Le préalable à toute réhabilitation réside dans la réalisation d’un diagnostic, mais que doit-il englober et comment le conduire pour qu’il permette d’enclencher les travaux les plus pertinents au regard du bâti, des enjeux et des attentes de la maîtrise d’ouvrage ?
Dans un contexte d’objectif de massification des réhabilitations du parc de logement privé, les collectivités se mobilisent pour accompagner cette dynamique aux travers notamment des plateformes territoriales de la rénovation énergétique (PTRE). Dans cette optique le groupe de travail réhabilitation, qui travaille en étroite relation avec ces plateformes dans la structuration de ses ateliers annuels, donne la parole à 2 plateformes régionales afin de savoir comment le diagnostic est appréhendé dans leur processus. Le second questionnement réside dans l’interface entre ces outils territoriaux que sont les PTRE et la maîtrise d’œuvre.
Il existe plusieurs niveaux de diagnostics, Elisa Soria insiste sur l’importance d’un diagnostic le plus exhaustif possible afin de disposer d’une base solide pour définir une stratégie de réhabilitation et éviter tout écueil en phase étude ou travaux. Il est important de sensibiliser la maîtrise d’ouvrage sur ce point. Des échanges transparents entre la MOA et la MOE sont la base de tout projet.
Il constitue une base de réflexion pertinente à destination des décideurs/MOA pour la maintenance et la remise en état de tous types de bâtiments. Ce diagnostic intervenant en aval de la programmation d’un projet de rénovation, a pour principal but de définir les principales pistes de travaux.
Obtenir une vision d’ensemble avancée du bâtiment par la création d’un diagnostic rapide et complet.
Permettre la prévision des coûts du projet de rénovation à + ou - 15 % par le calcul automatisé des budgets.
Prioriser les cibles et les démarches de rénovation par l’établissement de scénarios.
En fonction de la typologie du bâti, le diagnostic peut être conduit entre 1 à 8 jours. EPQR+ est un outil suisse développé par ESTIA. ExNdo travaille actuellement à l’adaptation des données de coûts pour le marché français et teste la méthodologie sur des opérations.
Les plateformes territoriales de la rénovation énergétique ne sont pas structurées à l’identique. Dans la Loire par exemple, l’ALEC 42 fait figure de porte d’entrée des 4 plateformes du territoire et propose 3 niveaux de diagnostic : outil CAP Reno, outil interne plus adapté aux copropriétés, expérimentation du passeport rénovation (ENGIE).
La plateforme de la Métropole de Lyon s’inscrit dans une démarche DOREMI pour la maison individuelle, pour les copropriétés (cible n°1) l’objectif est d’atteindre à minima 35 % de baisse des consommations en s’appuyant sur un binôme bureau d’études/architecte.
Les retours d’expériences de Sintec Ingénierie mettent en exergue l’importance d’un accompagnement par une équipe de maîtrise d’œuvre lors d’intervention en copropriété en s’appuyant sur un savoir-faire certes technique mais aussi d’ingénierie financière et de pédagogie.
Le CROARA mentionne que la massification ne doit pas aller à l’encontre d’une valeur patrimoniale / architecturale du bâti et qu’un travail fin sur les usages et les comportements doit être conduit.
