Ecoquartier Desjoyaux - Saint Etienne (42)

Localisation
Saint-Étienne - Loire (42)
MOA

Ville de Saint Etienne

Acteurs clés

SEDL (opérateur pivot)
Novae Architecture (architecte conseil)
SE&ME (architecte conseil)
URBI & ORBI (paysagiste et urbaniste)
ARTELIA (BE VRD)
SOTREC Ingénierie (BE VRD)
Itinéraire Bis

La ZAC Desjoyaux est le premier écoquartier de Saint Etienne, où les objectifs de développement durable sont très tôt affichés dans une ville lauréate du prix de la Biennale de l’Habitat Durable Grenoble 2010.

Après une concertation préalable à la création de la ZAC en 2005, cette dernière fut créée en 2006 suite au diagnostic du Grand Projet de Ville (dispositifs ANRU et ANAH). Suite à la réalisation de la ZAC et à l’arrêté préfectoral de DUP en 2008-2009, le projet devint lauréat du Grand Prix de l’Habitat Durable en 2010.
La livraison des espaces publics et une obtention du label national Etape 2 en 2014 ont précédé la livraison des deux premiers programmes d’habitat en 2015-2016. La ZAC a candidaté en 2018 au label étape 3 et développe de nouvelles pistes pour la finalisation du projet.
En 2018, le projet a été commercialisé.

La gestion du projet s’est réalisé selon le dispositif opérationnel de l’OTHA.

Contexte territorial

Un diagnostic général révèle :

  • Un marché immobilier détendu qui exige des propositions atypiques et un portage solide
  • Un site mixte peu qualitatif, impasse au statut peu clair, voirie très circulante
  • Un relief très contraint (pied de colline)
  • Un sous-sol complexe (exploitation minière, rejets d’activités, dépassement naturel des taux)
  • Des situations sociales parfois très difficiles

Toutefois, le quartier est en plein renouvellement urbain (GPV, ANRU1, EPASE). Situé en plein centre et proche de toutes les polarités (gare, technopole, centre-ville), la ZAC est un quartier mixte, populaire et déjà dynamisé par les processus de concertation. Une trame verte ample mais confidentielle et oubliée des habitants doit être valorisée, et le quartier comporte une structure urbaine ancienne dont les qualités sont peu à peu reconnues (traboules, venelles, patrimoine passementier).

Le diagnostic du site révèle quant à lui :

  • une structure urbaine organisée entre un alignement urbain rue Desjoyaux et des jardins en cœur d’ilôt
  • un quartier adossé à un habitat collinaire de caractère : venelles, jardins et terrasses
  • des typologies et des constructions simples avec des accès individualisés.

Les contrainte historiques et naturelles du site sont néanmoins à prendre en compte :

  • une carrière de grès houiller
  • une exploitation minière jusqu’au XIXe siècle
  • un sol remblayé à l’Ouest
  • une pollution liée aux anciennes activités artisanales
  • la proximité de la voie ferrée
  • un quartier adossé à un habitat collinaire de caractère
  • un sol affleurant dur et rocheux à l’Est
  • un terrain en pied de colline, dénivelé 15 à 20m
  • des eaux de ruissellement
  • des vents de secteur N/NW en moyenne à 4m/s
  • des températures maximales de 40°c en été, et minimales de -25°c en hiver

Approche économique

Ce projet partenarial a de fortes contraintes foncières.

En effet, le cout des charges de la ZAC s’élève à 6,4 M€ de charges (études, foncier, aménagements, etc.), alors que le cout des différentes dépollutions s’élèvent à 1,2 M€ pour les parcelles bâti et 150 k€ pour les espaces publics.

Le prix de sortie est d’environ 2 400€ HT/m2 SHON pour les Castors (plafond ANRU)

Programme

  • Travailler sur les proximités et mobiliser les forces locales
  • Mise en pratique de l’éco-conception avec une prise en compte du confort d’hiver et d’été et du relief du site
  • Un choix de performances avec :
    • des Bâtiments Basses Consommation (foncière logement et logements sociaux)
    • l’habitat participatif les Castors (non labellisé)
  • Des initiatives poursuivies par les habitants (économies d’eau, jardins partagés, compostages citoyens, mutualisation et espaces partagés)
  • Un aménagement tourné vers la lutte contre la surchauffe urbaine :
    • déploiement d’une strate arborée avec essences locales
    • pavés clairs non jointifs
    • noue drainante
    • mise en valeur de la falaise végétalisée

Points forts et marges de progression du projet

Les points forts du projet :

  • Une MOA/MOE solide et adaptable, capable de se former en chemin
  • Connaissance du marché immobilier qui permet de jouer la carte de l’atypique et d’expérimenter
  • Pertinence de la démarche durable dans la stratégie de renouvellement urbain et de changement d’image
  • Processus participatif et concertatif sur le long terme

Des marges de progression :

  • Des opérateurs locaux qui n’ont pas encore pris le tournant de l’éco-conception
  • Concurrence déséquilibrée en marché détendu entre arguments économiques et prescriptions environnementales et architecturales contraignantes
  • Difficulté de conserver le portage politique nécessaire dans un temps long
  • Intégrer l’évaluation dès l’amont des futurs projets