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Grand Hôtel Dieu

La première visite privilège nous a donné l’opportunité de découvrir un lieu emblématique de la ville de Lyon : le Grand Hôtel-Dieu. Accompagnés par Stéphanie Rojas-Perrin, historienne de l’art et guide pour le groupe Eiffage, nous avons pu remonter le temps en nous imprégnant de l’histoire du lieu, de l’ambiance qui s’en dégage et envisager son renouveau.

Fermé depuis 2010, ce lieu emblématique lyonnais, classé monument historique, est actuellement réhabilité. Le challenge pour ce projet est de trouver un équilibre entre performance environnementale et préservation du patrimoine, tout en reconsidérant la fonction d’un lieu central pour les lyonnais.
La réhabilitation porte sur 4 axes :

  • ouvrir le site aux passants,
  • recréer les cours et les jardins d’antan
  • préserver le patrimoine
  • assurer la mixité du programme

Le challenge pour ce projet est de trouver un équilibre entre performance environnementale et préservation du patrimoine, tout en reconsidérant la fonction d’un lieu central pour le lyonnais.

Les fouilles archéologiques

Véritable travaille d’orfèvre, ont permis de découvrir plus de 5000 sépultures, de confessions diverses, qui ont été déplacé au cimetière de la Guillotière. Parmi ces sépultures, des juifs et des protestants, or à cette époque il leur était interdit de reposer sur le territoire français. Autre découverte, une fresque gallo-romaine qui nous renseigne sur les premières constructions du site, ici il semblerait une ancienne maison de maître.

Un chantier en cœur de ville

Cela implique une organisation très pointue pour pouvoir mener à bien les différentes phases du chantier, assurer livraisons et excavations, limiter l’impact sur la voie publique et proposer aux compagnons, entreprises et équipes d’encadrement un lieu d’accueil.
Ainsi, le chantier est découpé en 4 zones, chacune avec des équipes dédiées. 3 grues ont été positionnées dans les cours permettant de distribuer toutes les zones. 2 zones de livraison et une zone tampon pour les camions en attente sont positionnées aux deux extrémités du chantier. Ce sont plus de 50 personnes d’encadrement qui animent les 500 compagnons en moyenne sur le site (1 000 pour certaines phases).

La certification BREEAM

Après une étude de faisabilité, le choix s’est porté sur une certification BREEAM, plus adaptée à la forte mixité fonctionnelle de l’opération et de la règlementation française. Un niveau « very good », niveau intermédiaire est visé.

  • Enveloppe : isolation des planchers bas et combles ; restauration des menuiseries, certaines en double vitrage et d’autres en double fenêtre
  • Énergie : thermo-frigo-pompe sur nappe et réflexion sur l’éclairage via la STD pour un lieu à forte demande en luminaires
  • Eau : gestion des EP en toiture (l’excèdent est renvoyé au réseau) + sensibilisation notamment pour une baisse des consommations d’eaux (hôtel 5 étoiles)
  • Confort : action surtout pour les bâtiments neufs car l’inertie des bâtiments anciens en pierre apporte suffisamment de confort
  • Charte de chantier propre
  • Mobilité : favoriser le vélo et les modes doux pour l’accès au site
  • Réemploi des matériaux in situ très valorisé pour la certification BREEM ce qui a été un atout pour l’opération (au vue des nombreuses restaurations)
  • Écologue pour travailler sur la mise en perspective des cours et jardins (biodiversité & paysage ; fonction médicinale du jardin)

Le marqueur architectural du XXIe siècle

Ce sera la verrière autoportante sur 6 pilotis. Cette verrière, élément central du projet de commerces permettra aux usagers de parcourir les boutiques et de traverser le lieu. Les bâtiments neufs sont construits sur la rue Bellecordière, un cheminement permet de traverser de la cour et ouvre sur une place, nouvel espace public aménager, créant ainsi le lien entre le fleuve et la ville tout en rappelant l’histoire du lieu avec au centre de la place la statue d’un ancien chirurgien.
La structure métallique de la verrière conçue fait écho à celle du Dôme Pascalon réalisée par les ateliers Eiffel. Au vue de sa prouesse technique et de son emplacement au cœur d’un bâtiment patrimonial cette verrière est, avant même d’exister, d’ores et déjà un monument historique.

Le Grand Dôme

Élément patrimonial imaginé par Soufflot faisant partie de la zone hôtelière, ou s’installera l’hôtel Intercontinental, bénéficie d’un statut particulier. En effet, pour permettre tous de le découvrir, le Grand Dôme accueillera le lobby/bar de l’hôtel, il sera donc accessible aux personnes souhaitant l’admirer.
En admirant le Grand Dôme, prenez garde aux apparences ! Ce trompe l’œil donne l’impression d’une immense hauteur sous plafond, or du linteau des fenêtres à la rosace il n’y a que 4 mètres.

L’aménagement de la Cour du Cloître

Retrouvera sa fonction de jardin médicinal, mais sera aménagée pour répondre aux nouveaux usages, de plus petites proportions pour les espaces et des lieux de pose. La cour du cloître est aussi appelée la cour des donateurs, car tous les murs de son pourtour son habillés de plaque de marbre ou figurent les noms et les montants donnés au fil de l’histoire.

Le Réfectoire des Sœurs

Ou se situera la salle du restaurant gastronomique, a bénéficié d’un gros travail de restauration sur les boiseries et les vitraux. Le décapage des boiseries s’est fait aux ciseaux par deux artisans, et la restauration du vitrail a permis d’y intégrer un élément incontournable pour un établissement recevant du public : des issues de secours.

La Cité de la Gastronomie

Lyon fait partie des 4 villes sélectionnées par le Ministère de la Culture et du Patrimoine comme cité de la Gastronomie. C’est sur le site de l’hôtel-Dieu, dans l’ancien hôpital du XVIIe siècle, que la Cité Internationale de la Gastronomie, gérée par la Métropole, ouvrira ses portes. Pour la ville de Lyon, la thématique retenue est « santé et alimentation » faisant ainsi le lien entre le passé et l’avenir du lieu. Lors des travaux de curage des planchers, des plafonds à la française en bon état ont été découverts. En compagnie des boiseries et des armoires d’apothicaires, ils retrouveront le chemin de la lumière.

Habiter au Grand-Hôtel Dieu c’est toujours possible

Dans le programme les anciens logements du site n’étaient pas conservés mais transformés en bureaux. Toutefois les architectes ont su convaincre le maître d’ouvrage de la complexité de cette opération de réaménagement et ont permis la conservation d’une aile de logements sur l’opération. Ainsi, Lyon Métropole Habitat, étend son patrimoine de 800 m² proposant des typologies de logements allant du studio au T5.