Petit-déjeuner débat

Aménagement frugal

Petit-déjeuner débat Aménagement

Tout l’enjeu de l’atelier était d’initier le débat sur le mode de faire et de concevoir des aménagements frugaux tout en veillant à ne pas produire une image stigmatisante. S’intéresser à la ville de demain tout en analysant les pratiques d’hier et d’aujourd’hui suppose d’être dans une démarche holistique et multiscalaire. Aussi promouvoir la frugalité, ne suppose pas de concevoir systématiquement des aménagements Low Tech ou de les présenter en confrontation avec une vision connectée de la ville durable. Au préalable à chaque projet, il faut se poser la question de la vision politique, des enjeux sociaux, environnementaux, du contexte et du récit du lieu en lien avec la fonction de l’aménagement.

Des projets ruraux du Mont Broully aux espaces urbains de Bladan à Lyon ou de la Manufacture à Saint-Etienne, les différents projets exposés regroupent des principes fondamentaux :
- Tirer parti de l’existant et composer avec
- Redonner une valeur créative, pédagogique et participative au chantier, « le faire ensemble »
- Inscrire le projet dans un temps long (le projet ne s’arrête pas à la livraison des travaux mais démarre pour former entre autre les acteurs et les équipes de jardiniers à la gestion du site)
- Penser la gestion en amont.

Mont Brouilly : valorisation touristique d’un espace naturel

Ce projet a mobilisé une grande diversité d’acteur pour un chantier participatif (habitant, métier du bois, ENSP Versailles etc. La dimension chantier permet de rassurer et de gagner la confiance de la MOA ou de la collectivité car c’est de l’opérationnel, du concret. Il est important de ne pas négliger le temps de préparation et de mobilisation des acteurs pour l’intégrer dans la phase d’étude. Cette phase consiste essentiellement à donner les principes d’aménagement, mais le tout sera réajusté sur place lors du chantier avec comme ligne directrice « faire et créer avec les matériaux sur place ». Ce projet permet de revenir aux fondamentaux :
- Travailler avec le vivant pour redessiner les espaces,
- Recréer des vues sur le paysage, des nouveaux lieux d’usages.
Il faut insister sur l’utilité de suite penser la gestion le plus en amont possible : faciliter l’entretien mécanique, prévoir des grands espaces pour le passage des engins d’entretien, et laisser d’autres zones moins entretenues avec un choix de végétaux approprié, etc.

Parc urbain Clos Layat et Sergent Blandan (Lyon)

Les commandes actuelles pourraient se résumer en quelques mots : Ramener de la nature en ville, des usages pour tout le monde, diversité de végétation mais peu d’entretien. L’une des questions prioritaires sur cette typologie d’opération et de savoir comment sera assurée la gestion notamment en terme de moyen humain. L’autre enjeu est de limiter au maximum l’apport de terre végétale, de réfléchir au mouvement de terre et de faire autant que possible avec l’existant, en travaillant les amendements (plantation en amont d’engrais verts). Sur toute opération il faut essayer de garder un « imaginaire » et de travailler les ambiances.

Plaine Achille (Saint Étienne)

Le projet repose sur le modèle de « ville parc ». Le principe était de laisser les équipements existants, de les recomposer et les décloisonner :
- Enlever les clôtures
- Éloigner les voitures
- Redonner des continuités piétonnes
- Récupération de matériaux

Entretien, gestion

Cette question est centrale et reste cependant pas assez traitée dans les opérations. Un travail pédagogique doit être conduit auprès de la MOA pour l’intégrer dès la phase étude.
Il existe un tabou par rapport aux coûts de gestion, souvent minimisés ou pas du tout abordés alors qu’essentiels dans un projet de paysage. Les collectivités ont rarement de service dédié et les paysagistes ne sont pas assez formés à la gestion des espaces. Il est difficile d’aboutir à un vrai projet de gestion ou de suivi et on constate également une perte des savoirs quand les équipes changent.

L’approche des parcs « nature » induit une vision de la « nature orienté » et pas un écosystème indépendant. Il faudrait s’orienter vers une gestion « jardiné et créative » des projets, où le paysagiste devient l’accompagnateur de l’évolution de l’aménagement.