Synthèse de l’atelier santé du 11 avril 2025

📝 Comment construire des situations de travail favorables à la santé ?

👉 C’est la question que s’est posé le groupe de travail « bâtiment et santé » de Ville & Aménagement Durable à laquelle s’est associée Oïkos, la Maison, son Environnement (Ecoconstruction & rénovation écologique) en 2024.

Cet événement a exploré les liens entre santé physique et psychosociale, santé du bâti, et santé environnementale dans le cadre de l’éco-construction. Les transitions écologiques, souvent perçues sous l’angle de la durabilité des bâtiments et des matériaux, doivent également intégrer les enjeux de santé pour les femmes et les hommes qui conçoivent et mettent en oeuvre ces solutions.

Il ressort de cette journée d’atelier et de conférence :

💡 Des idées fortes :

  • Coconcevoir le travail dès l’amont : entre architectes, artisan-es, associations, formateur-ices et structures de prévention. Le croisement des savoirs offre des leviers pour anticiper les risques.
  • Sortir du fonctionnement en silos et faire reconnaitre la prévention construite fondé sur la co-élaboration, les objets intermédiaires et prise en compte du temps, pour penser autrement les conditions de travail
  • Sortir de "l’entre-soi" pour construire une écologie de chantier partagée.

🗨️ Des témoignages inspirants :

Concernant le choix des bottes et dialogue avec la filière agricole : "Il est essentiel de travailler en amont avec les agriculteurs sur le choix des bottes de paille, notamment sur leur densité et leur qualité. Des bottes bien calibrées permettent une réduction significative de l’effort physique à déployer, limitent la production de poussières, et facilitent ainsi leur pose sur chantier." Stéphanie Paulet (artisane)

Concernant le bruit sur chantier : "L’usage d’équipements de protection individuelle comme les bouchons d’oreilles ou les casques anti-bruit n’est pas suffisant et ne permet pas de résoudre pleinement le problème, notamment parce que cela gêne la communication et réduit l’attention nécessaire au travail collectif." Lucile Wenger (artisane) Elle propose ainsi de revoir collectivement l’organisation temporelle des chantiers : adapter les plannings en discutant directement avec les architectes et les maîtres d’oeuvre afin de mieux prendre en compte les temps et les lieux de coactivité générant le plus de bruit.

"L’architecte n’est pas obligé de tout savoir sur tout il peut aussi apprendre des autres acteurs du chantiers (artisans, artisanes, Coordonnateur de sécurité et de protection de la santé…) et leur demander leur avis. Faire de l’architecture coopérative." Julie Klein (architecte)

"L’enduit une fois mélangé n’émet aucune poussière, tandis que la découpe va générer beaucoup de poussières et du bruit. La personne qui pose l’enduit est donc obligée de se protéger les voies respiratoires et les oreilles alors que son activité ne l’imposait pas. Question : comment prévoir avec la maitrise d’oeuvre une organisation intelligente des chantiers pour éviter les risques liés à la coactivité ?" Alexandra Belle (artisane)

☑️ Des pistes d’action encourageantes :

  • Créer des chartes locales d’éco-chantier, intégrant des exigences de prévention et de qualité relationnelle.
  • Mobiliser les contrôleurs CARSAT en amont pour aider à la conception préventive, y compris sans que le maître d’ouvrage en soit informé
  • Favoriser la collaboration architecte-artisan.es dès la formation initiale.
  • Travailler avec les bailleurs sociaux et collectivités pour faire évoluer les cahiers des charges.
  • Créer des événements annuels inter-métiers pour poursuivre les échanges et interpeller les donneurs d’ordre.

🙌 Un immense merci aux participant-es et aux intervenant-es

Fabienne Goutille, Alexandra Belle, François Leroux, Julie KLEIN, Anne-Marie Nicot, Laurent Madrid, Marie Delaitre