Citadelle : réhabilitation et changement d’usage

La structure d’un parking n’est pas particulièrement adaptée pour un changement d’usage vers des activités de bureaux ou d’enseignement : la faible hauteur sous plafonds (avec la présence de nombreuses poutres) ne permet pas le passage des réseaux techniques et le nombre important de poteaux contraint l’espace. Le changement d’usage implique donc de lourds travaux de restructuration.

Il n’était pas question de démolir le bâtiment puisque ses façades et sa toiture sont inscrites au patrimoine de la ville. Elles ont donc été le point de départ de la réflexion autour du projet. Ces « contraintes », témoins de l’histoire du bâti, ont été transformées en « forces ».

Faire entrer la lumière
Le bâtiment existant étant très profond, l’apport de lumière naturelle n’était pas suffisant pour les nouveaux usages. Les architectes ont ainsi pris le parti de démolir les anciennes rampes de circulation verticale pour créer un atrium central partiellement couvert. En se déployant du R+1 au R+6, il apporte de la lumière naturelle au cœur du projet. Ce vide est également l’opportunité d’introduire du végétal sur un site qui en était dénué.

Adapter la façade à valeur patrimoniale
Les façades existantes sont composées de modules de 12 rectangles répartis en plusieurs ensembles verticaux. Leur trame ne suit pas la trame intérieure du bâtiment, il a donc été complexe de les adapter au nouveau projet. Originellement composés de carreaux fixes à simple vitrage en verre cathédrale, les modules ont été adaptés avec du verre anti UV et des châssis ouvrables pour la ventilation et la réglementation incendie.

Intégrer deux amphithéâtres au RDC d’un ancien parking
Les amphithéâtres de 160 et 180 places ont été placés au rez-de-chaussée, là où la hauteur sous plafond le permettait. La structure a dû être adaptée à l’usage de ces grandes pièces : quatre poteaux ont été supprimés grâce à des reprises en sous-œuvre exemplaires (consoles provisoires et maintien par vérins hydrauliques des poteaux des étages 1 à 6). Il a fallu créer huit contre-poteaux béton positionnés de chaque côté des amphithéâtres pour soutenir les quatre poutres PRS qui reprennent désormais les charges des étages supérieurs.

De façon générale, la structure de l’ancien parking a été consolidée à l’aide de nombreux plats carbone. Les charges à reprendre par la structure d’une école sont environ 2,3 fois plus élevées que pour un parking.

Intégrer la technique dans une faible hauteur sous plafond
L’opération est complexe à chauffer en raison de la variation des apports internes (occupation des locaux variable, façades opposées, etc.). Le système choisi est une PAC dont la source d’énergie vient de l’eau de nappe à température constante. La diffusion se fait par des ventilo-convecteurs à émetteurs multidirectionnels.
Pour la ventilation, la gestion des flux d’air se fait par verticalité puisque la faible hauteur sous plafond et les retombées de poutres ne permettent pas de cheminer sous les dalles. Les fortes variations d’effectifs complexifient la gestion des débits par salles (sondes CO2).

Gestion du chantier et des nuisances
Un des enjeux de ce chantier d’ampleur en centre-ville a été la limitation des nuisances. Il a été nécessaire de choisir des méthodes adaptées (ex : sciage au lieu du piquage), de délocaliser certaines activités voisines (bureaux), de prêter des protections auditives, de communiquer et de sensibiliser les compagnons mais aussi les habitants du quartier.

Le niveau HQE EXCELLENT qui est visé à la livraison.